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Yahya Sinwar, chef du bureau politique du Hamas (photo d'archives).
Le département américain de la Justice (DoJ) a rendu publiques le 3 septembre des poursuites pour «terrorisme» visant des dirigeants du Hamas et émises le 1er février 2024 par un tribunal fédéral de New York. Cette procédure découle de la sanglante attaque lancée contre Israël le 7 octobre 2023 par le groupe palestinien, au cours de laquelle environ 1 200 personnes ont été tuées et plus de 200 kidnappées.
Au total, six dirigeants du Hamas, dont son ex-chef politique Ismaïl Haniyeh, assassiné à Téhéran le 31 juillet dans une opération attribuée à Israël, ainsi que son successeur Yahya Sinouar, considéré comme le «cerveau» de l'attaque du 7 octobre, sont visés par ces poursuites.
Le procureur général des États-Unis Merrick Garland a expliqué que ces hauts responsables étaient accusés de la planification et de l'exécution de ce que les États-Unis qualifient de «campagne de terrorisme menée depuis trois décennies».
«Pendant des décennies, le Hamas et ses dirigeants se sont consacrés à l'éradication de l'État d'Israël et à assassiner quiconque - y compris des dizaines d'Américains - qui se mettait en travers de leur chemin», a déclaré ce membre de l'administration Biden, ajoutant que «plus de 40 Américains» avaient été tués le 7 octobre.
Poursuites confidentielles
Outre Yahya Sinouar et Ismaïl Haniyeh, la justice américaine poursuit Khaled Meshaal, qui réside au Qatar, Ali Baraka, installé au Liban, Marwan Issa et Mohammed Deif, dont Israël avait annoncé la mort respectivement en mars et en juillet. Le décès de ce dernier a toutefois été démenti par le Hamas.
Selon les médias américains, le département de la Justice n'avait pas précédemment communiqué sur ces poursuites en vue de l'arrestation de ces hauts dirigeants. Cependant, après la mort d'Ismaïl Haniyeh, il n'était plus nécessaire de maintenir ces poursuites «confidentielles».
Fin mai dernier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) avait déposé des requêtes d'émission de mandats d'arrêts visant Haniyeh, Sinouar et Deif, ainsi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant, invoquant des accusations de «crimes de guerre».
De son côté, l'Afrique du Sud a déposé une plainte devant la Cour internationale de justice (CIJ), accusant Israël de commettre «des actes de génocide contre les Palestiniens à Gaza», où plus de 40 800 Palestiniens ont été tués depuis le début du conflit, selon le dernier bilan du Hamas annoncé ce 4 septembre. Des accusations rejetées par Israël, qui poursuit ses opérations militaires dans la bande de Gaza en faisant fi des ordonnances de la CIJ.